Chute de Blaise Compaoré : il y a longtemps que son pouvoir vacillait

31 octobre 2014

Chute de Blaise Compaoré : il y a longtemps que son pouvoir vacillait

Blaise Compaoré, ancien président u Burkina Faso depuis ce 31 octobre 2014
Blaise Compaoré, ancien président du Burkina Faso depuis ce 31 octobre 2014

Ce jeudi 31 octobre 2014, le Burkina Faso a connu un événement inédit. Le Président Blaise Compaoré au pouvoir depuis 27 ans et deux semaines précisément a renoncé sous la pression de la rue. Les dernières manifestations qui ont poussé le président au dehors se sont déroulées en moins d’une semaine. Des centaines de milliers de Burkinabé hostiles au projet de révision constitutionnelle porté par leur président sont descendus d’abord dans les rues de la capitale Ouagadougou pour exiger le retrait de la réforme.

Alors que le gouvernement a cédé sous la pression ce mercredi 30 octobre, la foule en colère, insatiable sous la conduite de l’opposition a brandi la revendication ultime : la démission du Président dont le mandat en cours devrait prendre fin en novembre 2015. Elle a eu gain de cause. C’est l’aboutissement d’une fronde qui couvait mais qui a éclaté à la faveur de la dernière ambition démesurée de Blaise Compaoré. Morceaux choisis de quelques moments de la constitution du soulèvement populaire qui a emporté le “Beau Blaise”.

21 octobre 2014 : Blaise Compaoré adopte en conseil des ministres le décret d’un  projet de loi portant révision de la Constitution qui sera soumis à l’Assemblée nationale en vue de la convocation du référendum« . La révision doit porter sur l’article 37 de la constitution du 11 avril 2000 limitant à deux le nombre maximum de mandats que peut effectuer le Président du Burkina Faso. C’est la conséquence logique de l’échec des négociations entamées plus tôt.

6 octobre 2014 : les négociations entre pouvoir et opposition au sujet du projet de  référendum constitutionnel sont closes sans accord entre les différentes parties campées sur leurs positions. Le parti au pouvoir se montrant légaliste veut que les urnes jouent l’arbitre. L’opposition craignant d’être flouée au référendum est méfiante. Pour elle pas question de réviser la constitution.

18 janvier 2014 : des partis de l’opposition et des démissionnaires du partis de Blaise Compaoré  mobilisent des centaines de milliers de personnes dans les rues de Ouagadougou et d’autres villes du Burkina Faso. Objectif, dire non à une possible révision de la constitution. Jusque-là la révision était un sujet non officiel. La manifestation est on peut le dire le point de départ du regain de confiance de l’opposition.

5 janvier 2014 : Des barrons membres du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), le parti au pouvoir tournent au dos au parti. Ils se constituent en opposition pour contrer la révision de la constitution pour maintenier Compaoré au pouvoir. Visiblement, ils risquent d’attendre indéfiniment leur tour de gerer le pouvoir d’Etat et refuse de toujours porter Blaise Compaoré.

1er septembre 2013 : un ex-soldat de la garde présidentielle tente du tuer Blaise Compaoré. Le rebelle est abattu.

30 août 2013 : Le comité spécial créé par Blaise Compaoré pour étudier les conditions de mise en place d’un Sénat dépose son rapport. Depuis quelques mois, le débat autour de la mise en place d’un Sénat est vif dans le pays. L’opposition rejette la réforme parce qu’elle pourrait servir à faire maintenir Blaise Compaoré au pouvoir au delà de 2015.

14 avril 2011 : Une mutinerie éclate au sein de la garde présidentielle de Blaise Compaoré. La fronde militaire commencée la nuit est poursuivie jusqu’au lendemain. Le Chef de l’Etat pris de panique quitte son palais et fuit dans son village natal de Ziniaré. La situation va se calmer et Blaise Compaoré va dissoudre le gouvernement. Il remplace le Chef d’Etat-major de l’armée. Alors qu’il venait dêtre rélu en novembre 2010 dans la contestation pour un nouveau mandat de 5 ans, le pouvoir de Blaise Compaoré vacille. Mais il réussira à raccommoder… Visiblement, il n’avait fait que repousser l’échéance… Et elle arriva en 2014, accélérée par l’entêtement du Président avide
Vinsang

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