Robert Mugabe va détrôner Toto sur la toile !?
Toto, les francophones connaissent ce petit personnage des histoires les plus tordues mettant en exergue la naïveté ou l’intelligence décadente de ce célèbre gamin jamais identifié dans la vie réelle. Son semblable, ou du moins celui à qui l’on veut tailler ce costume, n’est pas un francophone et il est aussi bien plus âgé et surtout identifié : Robert Mugabe. Les réseaux sociaux peuvent en témoigner depuis le Bénin.
Le nonagénaire président du Zimbabwé a sans doute, en bon vieillard africain, des pensées lumineuses sur toutes les questions existentielles, et les exprimer serait tout aussi facile pour lui. On sait combien il sait exprimer, avec éloquence et sans détour, ses prises de position souvent radicales. Mais est-ce suffisant pour croire tous les propos attribués à Robert Mugabe, fussent-ils empreints de sagesse (cela est relatif) ? Au Bénin, les habitués de Facebook sont familers depuis un certain temps de citations créditées Robert Mugabe. Le doyen des chefs d’Etat africains en exercice (par l’âge car le septuagénaire Jose Eduardo dos Santos avec ses 37 ans à la tête de l’Angola effectue actuellement le règne le plus long en Afrique ) serait du coup perçu comme un autre Toto, voire un troll.
Je ne suis pas aussi naïf ou enquiquineur que Toto, mais face aux propos attribués à Robert Mugabe, je me pose juste deux questions : dans quel contexte Mugabe aurait prononcé une telle phrase ? Mugabe ne parlant pas le français, quels sont les mots d’une telle autre citation en anglais, la langue officielle du Zimbabwe ?
Peut-être ai-je tort de vouloir prendre la défense de Robert Mugabe. Mais il se fait que je ne suis pas le seul à avoir une certaine réserve vis-à-vis des déclarations données pour dues au tribun “père de l’indépendance” de l’ancienne Rodhésie du Sud. Apparemment, le vieillard de chef d’Etat servirait de couvert à des phrases concoctées par des esprits malicieux qui éprouveraient une gêne à en assumer la responsabilité. D’autres personnes ont aussi fait le constat.
Robert Mugabe n’est cependant pas le premier dirigeant africain objet de railleries populaires
Habitué des discours sans retenue, Robert Mugabe a certainement prêté flanc à la chose en plus de se faire ridiculiser par sa résistance à un pouvoir qu’il n’aura d’autre choix que de laisser un jour ou l’autre. Il avait déjà été la risée de la toile après que des images de sa chute suite à une marche ratée à l’aéroport d’Harare en février 2015 ont été publiées par certains sites. Une parodie s’ensuivit.
Robert Mugabe n’est cependant pas le premier dirigeant africain objet de railleries populaires. Que n’a-t-on pas entendu dire d’Eyadéma Gnassingbé, l’ancien président du Togo décédé en 2005 ? Les mille et une histoires racontées à son propos tendent souvent toutes à mettre en exergue sa non maîtrise de la langue de Molière… Un handicap qui ne lui pas cependant empêché de régner 38 ans à la tête de son pays (et même de continuer par régner même après sa mort car “très Faure” est-il… ).
Gnassingbé puis Mugabe, à qui le tour ? Qui sait, le non moins rigolo président gambien, Yahya Jammeh serait bon pour prendre la place. Tenez, par exemple, dans une interview au magazine panafricain “Jeune Afrique”, le belliqueux dirigeant, a justifié ainsi sa décision de prescrire le port de voile aux femmes de son pays : les femmes fonctionnaires laissent traîner des mèches chinoises ou brésiliennes dans des dossiers de l’administration. Pour y mettre fin, la parade est simple : imposer le port de voile… Voilà un autre comique, son cas sera probablement traité plus tard…
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